Je me suis préparé la veille : dépoussiérage du petit télescope de Newton et alignement de ses miroirs. Bien sûr, j'ai retiré le chercheur car on ne doit JAMAIS prendre le risque de mettre l'œil en sortie d'un tube optique dont l'objectif n'est pas protégé du Soleil.
Le lendemain matin, vérification de la collimation du télescope via une étoile artificielle (punaise bombée pointée loin de moi au soleil). Le poste d'observation est encore à l'ombre.
Début d'après-midi, temps mauvais en métropole. Heureusement, quelques éclaircies permettent de projeter l'image solaire sur un support blanc via un oculaire de fortune—dont j'avais décollé une lentille ! Le tube est pointé en minimisant son ombre au sol, puis en passant la main et NON l'œil derrière l'oculaire (cécité assurée et chien d'aveugle si déjà borgne). La mise au point varie selon la distance entre l'oculaire et le support recevant la disque lumineux.
« C'est sans danger ? » demanderait-on dans Marathon Man. Évitons aussi de passer devant l'objectif, la lumière du miroir primaire peut fuir autour du miroir secondaire.
On remarque le liseré dû au chromatisme des lentilles. Le miroir primaire inverse l'image et le miroir secondaire annule l'effet rétroviseur de la projection. J'ai pris quelques photos que la perspective déforme. Pour ici, je les ai recadrées et mais pas faites pivoter.
L'agrandissement permet de discerner le disque planétaire à travers le voile nuageux.
Il n'est plus qu'un point sur la vue d'ensemble du disque solaire.
En vrai, notre étoile n'est presque pas aplatie. La surface est immaculée ces temps-ci et l'assombrissement du bord se voit bien.